Jean-Marc Roberts, auteur de nombreux romans et directeur des Editions Stock, doit en avoir pris une sacrée dose…
Ce mercredi matin sur Europe 1, le directeur éditorial des éditions Stock (groupe Hachette / Lagardère) a fait une attaque dans les règles contre internet.
Il a dans un premier temps assimilés tous les ordinateurs au piratage : "Je crois qu'il y avait une rentrée du disque, qu'il y avait une rentrée du cinéma, on a oublié que ça existait. Mais je pense que le piratage, ces petites machines que l'on voit partout que l'on appelle 'ordinateurs', ont réussi à détruire ces moments très importants. J'espère que ça n'arrivera pas pour le livre".
A ces mots ont peut se demander si le patron d’édition qu’il est va tout mettre en œuvre pour ce qui c’est passé avec l’industrie du disque ne se reproduise pas avec celle du livre.
Que nenni… Il ajoute donc : "Je vous avoue mon inquiétude. Je ne suis pas d'habitude très pessimiste, je suis plutôt "allez on y va, on positive, etc.", mais là, la première chose qu'il faut dire, c'est que certains libraires indépendants - les petits, les moyens, les grands aussi, sont en danger de mort. On peut publier autant de livres que l'on veut, si les gens ne retournent pas en librairie..."
C’’est alors qu’il lance une proposition visionnaire du futur pour l’industrie du livre : "Il y a trente ans, Jérôme Lindon (ancien directeur des Éditions de Minuit, ndlr) s'est battu pour le prix unique. Aujourd'hui je pense qu'il faut se battre pour le lieu unique. Et le lieu unique c'est la librairie, c'est pas la vente en ligne".
"La vente en ligne, moi je crois que c'est ça qui va peu à peu détourner le vrai lecteur de son libraire, et donc de la littérature".
Et pour conclure il rajoute : "Le temps de cerveau disponible est beaucoup moins important, et malheureusement que ce soit pour les radios, pour les éditeurs, pour les libraires, je pense qu'il y a tout un temps consacré à aller sur un blog, choper une info, un scoop, une rumeur qu'on a pas... les gens passent deux à trois heures quotidiennes de leur vie à faire ça et pendant ce temps-là ils ne lisent pas".
Et en plus non seulement ces gens là lisent les blogs, mais pire ils écrivent !
Tout d’abord, arrêtons de blâmer internet pour tout. Pense-t-on aux habitants de zones rurales qui peuvent commander chez eux un livre alors qu’ils sont à des dizaines de kilomètres de tous commerces ?
Faut-il également revenir à l’époque manuscrite de l’exemplaire unique et faire la queue pour le lire ?
L’avantage d’internet est aussi le fait que les lectures peuvent donner leurs impressions sur un livre tout comme le fait le vrai libraire. Allez dans une grande surface et demandez au vendeur ce qu’il pense d’un livre et dans la plupart des cas il vous dira qu’il ne l’a pas lu.
Alors au lieu de cracher dans la soupe et de vouloir empêcher de vendre des livre en ligne, Mr Roberts, innovez, inventez des concepts qui donneront de la valeur ajoutée aux lecteurs de vos livres. Mais c’est certain, cela est beaucoup plus difficile à faire que de garder un modèle d’une ancienne époque qui s’essouffle…
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