J’ai souvent parlé dans ce blog de la tristement célèbre
Hadopi, cette haute autorité installé par l’ex-président de la république pour
lutter contre la piratage, au mépris de la vie privée des internautes. Cette
autorité, construite pour soutenir les lobbies des médias, est chargé de
réprimander les internautes qui feraient du téléchargement illégal.
Monsieur Hollande avait promis qu’il abrogerait la Hadopi
(ça c’était au tout début), et telle une girouette à laquelle ses amis de la
culture ont dû lui dire : « tu vas déjà nous prendre 75% de nos
revenus, ne nous enlèves pas aussi Hadopi », il avait finalement décidé qu’il
en reverrait son fonctionnement.
Dimanche sur France 3, la ministre déléguée à l'économie
numérique a annoncé que la concertation portant sur la révision de la loi
Hadopi sera mise sur les rails dans les prochaines semaines. "Au terme de
cette concertation, on avisera sur l'avenir d'Hadopi", a expliqué Fleur
Pellerin, annonçant que ce chantier durera environ six mois.
Et voilà que l’on voit revenir un fantôme. En effet, il
semblerait que c’est Pierre Lescure, qui devrait diriger cette mission de
concertation afin d'entendre tous les acteurs de la filière et les
consommateurs.
Pierre Lescure disait d’ailleurs début mars dans le Nouvel
Observateur : vouloir « essayer de contribuer à la réflexion de
François Hollande sur Hadopi afin qu'il n'abroge pas cette loi sitôt élu mais
qu'il ouvre un chantier. Celui-ci mêlera l’ensemble des acteurs sous l’œil
attentif de l’État qui validera ou non les propositions, dans l’idéal sous
six-huit mois, afin d’être prêt avant l’arrivée de la télé connectée ».
Le fait que Pierre Lescure ait été président de Canal+ ainsi
que co-directeur de Vivendi Universal, ne laisse présager rien de bon pour un
changement de Hadopi. Monsieur Lescure est bien trop lié au monde des médias et
de la culture pour mener à bien cette mission. On peut donc imaginer que la
Hadopi restera telle qu’elle est, avec quelques aménagements cosmétiques.
N’aurait-il pas été plus judicieux de prendre des personnes
qui ne soient ni liées aux médias et à la culture, ni au monde d’internet ?
L’ancien président avait lui aussi mis des personnes liées à
la culture pour créer cette usine à gaz qu’est Hadopi : Patrick Zelnik qui
est aussi à la tête du label de musique Naïve, Denis Olivennes, ancien
directeur de la FNAC, avant de passer à Europe 1 et en charge du pôle
information de Lagardère.
Bref, on nous a promis le changement, mais ce nouveau
gouvernement fait les mêmes erreurs que l’ancien. Le changement, c’est qu’il n’y
a pas de changement.
PS : et au fait, elle en où cette mesure qui devait
être prise dès l’entrée à l’Elysée du président Hollande sur le gel du prix des
carburants ? Aux oubliettes aussi….