mardi 22 mai 2012

Hadopi : le changement ?


J’ai souvent parlé dans ce blog de la tristement célèbre Hadopi, cette haute autorité installé par l’ex-président de la république pour lutter contre la piratage, au mépris de la vie privée des internautes. Cette autorité, construite pour soutenir les lobbies des médias, est chargé de réprimander les internautes qui feraient du téléchargement illégal.

Monsieur Hollande avait promis qu’il abrogerait la Hadopi (ça c’était au tout début), et telle une girouette à laquelle ses amis de la culture ont dû lui dire : « tu vas déjà nous prendre 75% de nos revenus, ne nous enlèves pas aussi Hadopi », il avait finalement décidé qu’il en reverrait son fonctionnement.

Dimanche sur France 3, la ministre déléguée à l'économie numérique a annoncé que la concertation portant sur la révision de la loi Hadopi sera mise sur les rails dans les prochaines semaines. "Au terme de cette concertation, on avisera sur l'avenir d'Hadopi", a expliqué Fleur Pellerin, annonçant que ce chantier durera environ six mois.

Et voilà que l’on voit revenir un fantôme. En effet, il semblerait que c’est Pierre Lescure, qui devrait diriger cette mission de concertation afin d'entendre tous les acteurs de la filière et les consommateurs.

Pierre Lescure disait d’ailleurs début mars dans le Nouvel Observateur : vouloir « essayer de contribuer à la réflexion de François Hollande sur Hadopi afin qu'il n'abroge pas cette loi sitôt élu mais qu'il ouvre un chantier. Celui-ci mêlera l’ensemble des acteurs sous l’œil attentif de l’État qui validera ou non les propositions, dans l’idéal sous six-huit mois, afin d’être prêt avant l’arrivée de la télé connectée ».

Le fait que Pierre Lescure ait été président de Canal+ ainsi que co-directeur de Vivendi Universal, ne laisse présager rien de bon pour un changement de Hadopi. Monsieur Lescure est bien trop lié au monde des médias et de la culture pour mener à bien cette mission. On peut donc imaginer que la Hadopi restera telle qu’elle est, avec quelques aménagements cosmétiques.

N’aurait-il pas été plus judicieux de prendre des personnes qui ne soient ni liées aux médias et à la culture, ni au monde d’internet ?

L’ancien président avait lui aussi mis des personnes liées à la culture pour créer cette usine à gaz qu’est Hadopi : Patrick Zelnik qui est aussi à la tête du label de musique Naïve, Denis Olivennes, ancien directeur de la FNAC, avant de passer à Europe 1 et en charge du pôle information de Lagardère.

Bref, on nous a promis le changement, mais ce nouveau gouvernement fait les mêmes erreurs que l’ancien. Le changement, c’est qu’il n’y a pas de changement.
 
PS : et au fait, elle en où cette mesure qui devait être prise dès l’entrée à l’Elysée du président Hollande sur le gel du prix des carburants ? Aux oubliettes aussi….

dimanche 20 mai 2012

Hollande grand patron des médias


C’est la question que je me suis posé en voyant ce qui s’est passé à Camp David vendredi.

Alors que le président Obama accueille tous ses invités, un et un seul se fait remarquer plus que les autres. Et c’est bien sûr notre tout nouveau président, tellement frais, que l’on se demande s’il n’est pas encore dans son emballage.

Il s’agissait d’une réunion autour d’un diner,  et contrairement à tous les autres participants masculins, notre président est arrivé avec une belle cravate noire (pensait-il aller à un enterrement ?).

Monsieur Obama, lui dit alors «François, on avait dit que tu pouvais enlever la cravate!». Ce à quoi notre président lui répond en anglais : «Pour ma presse!». Monsieur Obama rajoute en boutade «Pour ta presse, il faut que tu présentes bien».

Monsieur Hollande serait-il devenu grand patron de la presse française ? A-t-il peur de décevoir ses alliés médiatiques qui pendant cinq ans ont cassé du sucre à tout va sur le dos de Sarkosy ?

Il est vrai que pour le moment, la presse française (enfin une grande partie) est aux petits soins pour notre président. Mais, je ne pense pas que le fait de ne pas mettre une cravate aurait été remarqué.

Quant à sa réponse « pour ma presse », cela veut tout dire. Notre président se considère-t-il comme le patron de la presse française ? De toute manière, on s’en doutait déjà. Il ne fait que nous le confirmer.

samedi 19 mai 2012

Tremblez patrons...


Suite à la formation du gouvernement Ayrault, les médias ce sont empressés de souligner la parité des sexes, et des équilibres des courants du PS. Pourtant, personne n’a évoqué le fait qu’il n’y a pas de parité dans le domaine économique. 

A l’exception de Najat Vallaud-Belkacem, nommée Ministre du droit des femmes, et porte-parole du gouvernement, tous les autres membres de ce gouvernement, sont des proches du nouveau président, ou des énarques. Aucun ministre régalien, n’a connu la vie des marchés et des entreprises.

Il me semble pourtant qu’avant de partager la richesse, il faut d’abord pouvoir la créer. Et que ceux sont les entreprises, avec l’aide de leurs employés, qui la crée.

Or, dans un contexte économique plus qu’incertain, n’est-il pas dangereux de voir qu’il n’y a personne issue du monde économique dans ce gouvernement ? Tous les patrons ne sont pas de droite, et c’est d’ailleurs une bonne chose. Mais il me semble qu’il y a un danger de voir que notre pays est dirigé par d’anciens énarques, une école on apprend entre autres aux élèves que les Français sont incapables de se gérer eux-mêmes et qu’il faut les organiser à leur place.

Vous allez me répondre qu’ils ne sont que 4 à avoir fait l’ena. Oui, mais ils sont à des postes très importants : Président de la république, ministre de l’économie, ministre des affaires étrangères et ministre du travail. Quant aux autres, ce sont d’anciens hauts fonctionnaires, des enseignants, des personnes issues de  professions libérales…

Que ces personnes pensent que de par leurs études, le passage par le marché est facultatif, est une opinion légitime. Mais, je ne pense pas qu’ils savent ce que veut dire se battre pour gagner un marché, ni qu'ils en connaissent les problèmes, et encore moins qu'ils sachent ce que peut représenter pour une entreprise, un manque de trésorerie.

Dans ce contexte, le monde de l’entreprise doit commencer à trembler, et doit se demander comment les choses vont s’améliorer pour eux. Je ne parle pas des grands groupes tel que Total ou Bouygues, mais des petites entreprises qui sont les vrais créateurs d’emploi de notre pays, et qui ont déjà du mal à survivre aujourd’hui. 

Si nos dirigeants n’ont aucune idées de leurs problèmes, on est pas prêt de voir le bout du tunnel…

mercredi 9 mai 2012

Des vers dans la rose


83%, oui, c’est avec ce résultat que le conseil fédéral de Europe Ecologie Les Verts a décidé qu’il était favorable à une participation au prochain gouvernement de Monsieur Hollande.

Cécile Duflot, la patronne du parti, devrait d’ailleurs quitter celui-ci prochainement, car elle serait pressentie pour un poste de ministre. Les verts espèrent également 2 ou 3 postes supplémentaires dans ce futur gouvernement.

Au vu du score presque ridicule de Madame Joly (2,31%) au premier tour de l’élection, cela me semble une aberration. 

Sur un gouvernement d’une trentaine de ministres, les verts  représenteraient plus de 10%.

Si on suit les calculs des verts (2% au premier tour égal à 3 ministres), on pourrait donc avoir :
- Le parti de gauche (11,11%) soit 15 ministres
- Le Parti anti capitaliste (1,79) soit 1 ministres
- Lutte ouvrières (0,56%) soit 1 ministre (c'est pour être gentil avec eux)

Avec ce calcul il ne resterait que 10 postes de ministre pour le PS. Pas sûr que le nouveau patron soit d'accord..

C’est vrai que les maths, ce ne doit pas être le point fort des verts…

mardi 8 mai 2012

Un France Rose….


La bataille des présidentiels est terminée. La bataille des législatives commence…. Une élection en chasse une autre, et nos politiques sont déjà partis au combat du mois de juin. 

D’un côté, le Président élu et ses amis socialistes demandent une forte mobilisation pour que notre assemblée soit aux couleurs du nouveau pouvoir qui va se mettre en place.

Du côté du perdant, on essaie de remobiliser les troupes pour pouvoir garder un maximum de sièges, tout en essayant d’empêcher l’entrée au parlement des petits troublions de Marine Le Pen, qui elle aussi compte bien peser sur la balance de son succès du premier tour.

Une question se pose tout de même. Une question d’ordre éthique et démocratique, plutôt que d’ordre politique. Faut-il que le parti Socialiste et la gauche soient majoritaires à l’Assemblée Nationale ?

La réponse logique est oui. Les Français ont élus Monsieur Hollande, et devraient en tout état de cause lui donner la majorité parlementaire, pour qu’il puisse mettre en place son programme.

On peut aussi répondre non à la même question. Le Sénat est récemment passé à gauche. Tous les conseils régionaux sont à gauche (sauf l’Alsace, la Réunion et la Guyane). Une grande partie des grandes villes françaises (à part Marseille et Bordeaux) est à Gauche. Si l’assemblée Nationale vire elle aussi à gauche, nous serons dans un état ou l’ensemble des pouvoirs sera Socialiste (ou plus généralement à gauche). Ce sera la première fois ou un parti aura la main prise sur l’ensemble des organes de décisions du pays.

Dans ce cas, n’y a-t-il pas un problème de démocratie, car le pouvoir n’aura plus de contradicteurs à aucun niveau ? N’y a-t-il pas un danger de voir une forme de dictature (même si le mot est un peu fort, je le reconnais) naitre, où la gauche fera tout et peut être n’importe quoi ?

Je ne partage pas un certain nombre d’idées du Nouveau Président, comme je ne partageais pas un certain nombre d’idées du Président sortant (j’ai longuement parlé dans ce blog de la loi Hadopi par exemple). Mais ce cumul de pouvoir ne représente-t-il pas aussi un danger pour notre démocratie ? L’un des principes de la démocratie n’est-il pas le débat d’idées ?

Je sais que certains d’entre vous vont me dire « Et il était où le débat durant ces 5 dernières années ? ». Ce n’est pas parce que Monsieur Sarkosy a fait des erreurs, que la gauche doit elle aussi faire les mêmes erreurs.

Pour équilibrer mon propos, je dirai aussi que la gauche va avoir tous les pouvoirs, et on pourra la juger dans 5 ans (voir plus tôt, car il y aura d’autres élections intermédiaires), et nous allons voir si avec cette concentration de pouvoir, elle va être à même de remettre notre pays sur la bonne voie.

Personnellement, c’est tout ce que je souhaite…