jeudi 10 février 2011

Don Vito Corleone n'est pas mort

Le mercredi 26 janvier, la Commission de la Culture de la maison de retraite du Sénat a proposé une table ronde sur "La Création dans le monde numérique".

Ce fut un festival de revendication de la Mafia de la Culture, qui voulant toujours plus d'argent, cache son avidité sous le leitmotiv de la protection de notre "Diversité culturelle à la Française".

Parmi les commentaires choisis :
Michel Thiollière du parti radical « A titre personnel, je suis convaincu que la régulation est un bon mode de fonctionnement des sociétés modernes, on ne peut contraindre dans une société libre contemporaine, et on ne peut pas non plus laisser filer certains fondements de notre société. C’est la raison pour laquelle la Hadopi est une autorité de régulation qui permettra de trouver un équilibre entre les deux ».

Jean Pierre Leleux sénateur UMP « La Hadopi ne doit pas se désarmer, elle ne doit pas se laisser affaiblir par une partie de l’opinion publique qui souhaite instaurer sur les réseaux une liberté qui va à l’encontre de ce que nous souhaitons, une trop grande liberté ». Dire que des Français ce sont battus pour que nous soyons libres, et que M Leleux ne veut pas que nous ayons une trop grande liberté!

Bernard Miyet, président de la Sacem (qui ne touche que 600.000 € de salaire par an) a demandé aux sénateurs une "contribution compensatoire", à cause de tous les vilains pirates internautes qui échangent et écoutent de la musique sans forcément la payer. Il souhaite donc que l'état, nos impôts, finance directement son compte bancaire les artistes. Après avoir pillé les salons de coiffure et les petites associations sans le sou, M Miyet veut donc un nouvel impôt. Toujours en ce qui concerne la Sacem, cet organisme privé c'est vu réitéré son accès aux données du fisc (normalement réservées aux organismes publics) sous prétexte qu'elle assume une véritable mission d'intérêt général.

Guiseppe Martino, président de l'ASIC (Association des Services Internet Communautaires) a quand à lui une vision différente et plus positive d'internet. Il a rappelé que les entreprises web financent déjà la création depuis la signature de nombreux accords : " Ces versements, peut-être encore modestes, sont en quelque sorte des petits ruisseaux qui feront bientôt les grands fleuves qui irrigueront les champs de la création". Il était d'ailleurs le seul dans toute la salle a proposé l'idée totalement taboue que internet était l'avenir de l'industrie culturelle.

En résumé, taxation, régulation et subvention sont le trio demandé par les mafieux acteurs de la culture de notre pays.

Taxation, encore une, au point où nous en sommes. Mais elle risque d'être dure à expliquer aux Français, car quand on voit le train de vie de nos artistes, on se dit que c'est eux qui devraient être taxés pour subventionner nos smicards.

Régulation, Hadopi est là, mais cette usine à gaz n'arrêtera pas le piratage. Comme le prouvent des statistiques récentes, depuis sa mise en vigueur, cette loi a fait changer les habitudes des internautes qui au lieu de faire du Peer To Peer, font du téléchargement sur des sites comme Megadownload. Et la Hadopi, ne peut pas les voir.

Subvention, oui, mais une subvention ne peut être que temporaire, et ce flux d'argent ponctionné sur le reste de notre économie ne servira qu'a prolongé indéfiniment la longue agonie d'un secteur dont les difficultés sont structurelles et qui ne veut pas évolué.

Les dinosaures de la culture ne sont pas encore morts, leur agonie risque d'être longue et lente.

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