lundi 31 octobre 2011

Va falloir trouver un autre nom de domaine !

Nicolas Sarkosy n’est toujours pas un candidat aux présidentielles de 2012. Mais pourtant, on peut déjà trouver ce site sur internet : nicolassarkozy2012.fr

Alors, nous aurait-il trompé (ce qui ne serait pas une première) ?

Et bien non !

Ce nom de domaine a été acheté par …. Une tatoueuse. Corinne Dubosque est propriétaire d’une boutique de tatouage à Pontault-Combault, dans l’est parisien. Elle s'est rendue propriétaire du nom de domaine afin de faire avancer la cause qu’elle défend : la reconnaissance du tatouage comme une "profession artistique".

Elle demande depuis plusieurs années, le passage de la TVA de 19,60% à 5,50% pour l’activité de tatoueur. Vu le contexte actuel de notre pays, c’est pas gagné.

Interrogée par le Parisien, Corinne Dubosque s'oppose à ce que son geste soit qualifié de "cyber-squattage", arguant qu’il est "complètement légal d’acheter un nom de domaine". Et de conclure : "ce qui m’importe, c’est que les gens m’écoutent".

En tout cas, va falloir revoir la copie du président pour un nom de domaine pour sa candidature de 2012, à moins que l’UMP soit prête à débourser quelques espèces sonnantes et trébuchantes à la propriétaire du nom de domaine. La procédure judiciaire prendrait à mon avis trop de temps. Quoi que, avec ce gouvernement il faut s’attendre à tout.

dimanche 30 octobre 2011

De qui se moque t-on ?


Sans toutefois s’être déclaré candidat aux prochaines présidentielles, Nicolas Sarkosy est définitivement entré en campagne. Après son cours économique de jeudi soir, il vient de déclarer la mise en place de journées du numérique pour ce mois de décembre.

C’est suite à une rencontre entre notre président et le tout jeune Conseil National du Numérique (en France aussi, nous avons notre CNN) que l’instauration de cet événement a été décidé. Un évènement qui "aura vocation à associer les acteurs de l'écosystème d'Internet à des évènements professionnels ou grand public visant à promouvoir les technologies de l'information et de la communication" en France, peut-on lire sur le compte rendu de la rencontre publié sur le site de l'Élysée.

Notre président essaie-t-il de se racheter une conscience et de marquer des points vis-à-vis des internautes ? En tout cas ce n’est pas gagné.

Alors une petite piqûre de rappel des décisions de ce gouvernement envers internet :
- 1 - Création des lois Hadopi, Lopsi, Hadopi 2. Hadopi 2 qui coûte 12 millions d’Euros par an et qui pour le moment n’a convoqué qu’une dizaine de personnes et dont aucune n’est encore passée devant un juge. Je pense entre autre à ce prof qui c’est fait pirater sa connexion WIFI, alors que comme tous les Français et ce d’après Hadopi, il  aurait dû la protéger avec des outils qui n’existent toujours pas ! C’est bien le comble de cette loi qui punit le moyen de communiquer plutôt que celui qui a fait le délit. C’est un peu comme si à chaque fois qu’un chauffard se faisait prendre par un radar, on condamnerait Peugeot à la place de l’automobiliste !

- 2 - Proposition de l’alourdissement des peines d’usurpation d’identité sur internet proposé par Jean Grenet, député UMP. Pour ce monsieur, l’usurpation d’identité sur internet est beaucoup plus grave que dans le monde réel et il souhaiterait dans ce cas doublé la peine à 2 ans de prison et 30.000€ d’amende.  "Cette proposition de loi vise à transformer le second alinéa de l’article 226-4-1 en une circonstance aggravante de l’infraction générale d’usurpation d’identité. En effet, il n’est pas rare d’observer, dans le code pénal, des circonstances aggravantes liées à l’utilisation de réseau de communication électronique" peut-on encore lire dans la proposition de loi, qui ratisse large. Et en plus, en utilisant les mots « communication électronique », cela permet de couvrir l'ensemble des réseaux actuels et futurs, comme la téléphonie mobile, de sorte d'aider "notre droit à appréhender les futures technologies de communication électronique sans qu’une nouvelle modification législative soit nécessaire".

- 3 - Censure d’Internet. Bientôt, nous serons même en avance sur la Chine et la Corée du Nord dans ce domaine. Après l’essai infructueux du gouvernement de censurer Wikileaks, M Guéant a eu plus de succès avec le site de CopWatch. Mais bon, l’écosystème d’internet étant ce qu’il est, un site censuré se retrouve multiplié à l’infini sur le réseau, et la, ce n’est plus un, mais des dizaines de sites à essayer de censurer. C’est sûr que c’est plus simple de censurer le Canard Enchainé à Puteaux.

- 4 - Deux autres députés UMP, Bruno Bourg-Broc et Philippe Meunier ont demandé au ministre de la Culture s’il était possible d’étendre la mission de la Hadopi à la surveillance des réseaux sociaux. Ces deux députés s’inquiètent de voir que les réseaux sociaux tels que Facebook "sont également détournés en outils de propagandes pour certains groupuscules et, malgré la possibilité de signaler les pages aux réseaux, ces pages continuent à exister et à être lues par des jeunes facilement manipulables". Nos politiques ont tous applaudi ces mêmes réseaux sociaux lors du printemps Arabe. Auraient-ils peur d’une révolution chez nous ?

- 5 - Google a récemment publié des chiffres qui démontrent l’augmentation des demandes de renseignements sur les utilisateurs faites par les autorités françaises. Pour le premier semestre 2011, 1300 demandes ont été faites soit une augmentation de 27% par rapport au semestre précédent.

Voilà ce qui se passe devant notre porte sans que les grands médias en parlent. Le gouvernement souhaiterait-il faire d’Internet un nouveau minitel où l’information ne va que dans un sens ? Ou bien veut-il en faire un média comme les autres ? 

Internet est tout  simplement un réseau de communication entre personnes. Ni plus, ni moins. On peut bien entendu faire plein de choses avec ce réseau (prise de contrôle à distance, envoi de messages ou de fichiers privés, travail collaboration dans une équipe,..). Mais aussi présenter des informations textuelles ou vidéo au monde entier, ce qu'on appelle couramment les médias.  

Alors, ces journées numériques ne sont pour moi qu’un repositionnement stratégique du futur candidat Sarkosy aux élections de 2012.